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Numismatique Histoire
La croix d'Anjou
Description

 

 

 

 

HISTOIRE

HISTOIRE DE LA CROIX D’ANJOU  (Devenue CROIX DE LORRAINE)

Informations tirées du livre de Jacques Cambell

           Saint Ambroise raconte qu’en 327 ou 328 l’impératrice Byzantine, Hélène convertie au christianisme, fit pratiquer une fouille sur le Golgotha. Trois croix furent trouvées dont l’une avec l’inscription de Pilate (Iesus Nazarenus Rex Iudoeorum). Elle la fractionna en deux parties dont l'une fut envoyée à Constantin, son fils, empereur romain et fondateur de Constantinople.

             Avec l’instabilité de la région, La Vraie Croix fut divisée pour que si l’une venait à être brûlée on eût au moins la consolation de conserver les autres. Un morceau fut envoyé en Crète.

             Au fur et à mesure de l’avancée des musulmans les reliques refluaient vers Constantinople que les croisés récupérèrent lors du sac en 1204. Après sa chute, Venise qui voulait des ports et des îles pour son commerce, obtint l’île de Crète le 12 août 1204 par un traité secret conclu à Andrinople avec Boniface de Monserrat. Toutefois l’île restait à conquérir. On eut recours à des amateurs d’aventures et certains croisés détournés de la Palestine. Apparaît alors un baron de Philippe Auguste : Jean II d’Alluye. 

            Jean d’Alluye possède le fief angevin de Château (Lavallière) en Indre et Loire et de Saint Christophe canton de Neuvy près d’Amboise.

            En 1241 il est en Crête. Et le 12 août, Thomas, évêque de Jérapétra et d’Arkadi écrit : 

A nos vénérables pères et frères dans le Christ, les archevêques, évêques, abbés, prieurs et autres prélats qui verront les présentes Lettres, Thomas par la grâce de Dieu évêque de Jérapétra et d’Arkadi, salut en Celui qui est le vrai salut.

A tous savoir faisons que le noble Jean d’Alluye seigneur de Château et de Saint Christophe revenant du pays d’outre-mer, Nous a paru digne, par sa douceur et sa piété manifeste, de recevoir un morceau de bois salutaire de la Croix Vivifiante. Gervais, patriarche de Constantinople, d’heureuse mémoire, Nous l’avait donné jadis et Nous le savons, Manuel (Comène) empereur de Constantinople, de bon renom, la portait au combat contre les ennemis de la Croix.

Nous y joignons les objets sanctifiés et les reliques des vêtements de la très bienheureuse Vierge Marie, les reliques des bienheureux apôtres, martyrs et confesseurs que le susdit patriarche Gervais avait authentiquées.

C’est pourquoi Nous prions dans le Seigneur vos paternités, fraternités et seigneuries de vouloir bien accueillir ces objets et reliques saints avec dévotion et respect. Nous comptons en outre sur votre piété envers Dieu pour obtenir une part de vos prières.

Donné en l’île de Crête, cité de Candie, au jour de Saint Hippolyte et ses compagnons (22 août), l’an du seigneur 1241.

            A son retour de Terre Sainte, en 1244, Jean d’Alluye céda sa précieuse relique aux religieux de la Boissière (commune de Dénézé-sous-le-Lude, Maine et Loire).

A tous ceux qui verront ces Lettres ou en entendront la lecture, Jean d’Alluye, chevalier, seigneur de Château et Saint Christophe adresse un salut dans le Seigneur. Sachez que l’abbé et les religieux du couvent de la Boissière m’ont remis 550 livres tournois pour un sanctuaire que je leur ai donné, c’est à dire un fragment du bois de la Croix Vivifiante du Seigneur que j’ai rapporté d’outre-mer. En foi de quoi j’ai pendu mon sceau au présent écrit.

Donné l’an du Seigneur 1244, le 3 mai.  

(550 livres tournois = 46 kg 200 d’argent) 

            Désormais, l’histoire de l’abbaye cistercienne se confond avec celle de la Vraie Croix. Les pèlerins accoururent et les religieux firent construire à l’entrée de l’abbaye une chapelle votive pour l'abriter. Cette chapelle date de la seconde moitié du XIIIème siècle (classée monument historique). 

            En 1357, les compagnies des « Tards Venus » guidés par un certain Robert Marcault ravageaient le pays, et unies aux bandes anglaises, ils s’emparèrent de l’abbaye du Loroux près de Vernantes (Maine et Loire) et la pillèrent. Redoutant le même sort, les religieux de la Boissière confièrent la relique au Duc d’Anjou.

          Louis Ier d’Anjou la fit déposer en 1359 dans la chapelle du château d’Angers et devint le symbole du duché d’Anjou. En son honneur le duc fonda « l’Ordre de la Croix » dont il fit tisser le blason (de sinople, à la croix de sable à double traverse entourée d’un filet d’or ) Cet ordre était un ordre de chevalerie avec un but militaire.

            Une scène de la « Tapisserie de l’Apocalypse » représente un grand personnage parcourant les Saintes Lettres. Il est assis sous un grand baldaquin au-dessus duquel deux anges agitent chacun un étendard l’un aux armes d’Anjou ancien et l’autre aux armes de l’Ordre de la Croix.

Détail de la tapisserie de l'Apocalypse

Louis I fit décorer la plus belle relique conservée en son château et pour la vénérer, il créa à la Boissière la « Confrérie de la Croix »

Voulait-il la conserver pour lui ?

Mais en 1399, le calme revenu, les cisterciens de la Boissière réclamèrent le retour de la relique à Marie de Blois (épouse de Louis I) qui assurait la régence au nom de son fils. 

L’abbé Etienne partant pour Rome la confia de nouveau au duc d’Anjou, Louis II.

            Après la libération du sol angevin les Cisterciens purent récupérer définitivement la croix en 1456.

            A la bataille de Monthléry le 16 juillet 1465, Jean de Haynin, un chevalier du Hainaut raconte qu’à ce combat les chevaliers angevins portaient sur leur cuirasse des bandes blanches sur lesquelles avaient été brodées des croix noires double.

            Le Bon roi René par son premier mariage avec Isabelle de Lorraine devint duc de Lorraine et de Bar. Il cède le duché à son fils, Jean II de Calabre en 1453. A la mort de ce dernier, son fils, Nicolas I devient Duc. Mais avec sa mort prématurée en 1473 le duché échoit à sa tante Yolande.

           Le 5 janvier 1477, René II fils de Yolande et de Ferry VI Vaudemont, se couvre de gloire devant Nancy, assiégée par Charles le Téméraire. Le lendemain on retrouva le cadavre de Charles gisant sur la glace de l'étang Saint Jean et dévoré par les loups.

La lorraine était ainsi libérée et adoptait du même coup la Sainte Croix.

            En souvenir de ce fait d’arme , René fit élever sur l’emplacement de l’étang depuis asséché, un socle de bois dominé par une croix double

René reçoit la couronne de Lorraine en 1483.

René II l’adopta sur son blason et sa monnaie.

Monnaie de René II Duc de Lorraine

La France Libre la choisit pour symbole grâce au capitaine de corvette Thierry d'Argenlieu.

    

    

   

            Le 13 février 1790 les ordres religieux sont supprimés.

L’abbaye de la Boissiére sera vendue comme bien national. La Vraie Croix est estimée à 400 livres. 

La supérieure des Incurables de Baugé se porte acquéreur.

Le 14 septembre 1790, le Procureur général syndic à Angers donne son accord pour le transfère des objets de culte à Baugé.

En 2002 la Croix d’Anjou est toujours visible dans la sacristie de la Chapelle des Incurables de Baugé.  

 

 

 

         DESCRIPTION DE LA CROIX   

 Par son volume c’est la deuxième de France après celle de la Saint Chapelle et la onzième du monde entier. 

Elle est en bois de chêne (Querus)

Sa tige mesure 270 mm environ de longueur la traverse supérieure 78 mm et la traverse inférieure 92 mm. La largeur de chaque élément est de 20mm et l'épaisseur de 13 mm

Chaque face présente un Jésus crucifié mort en or, au dessus un médaillon d’or représentant  d"un coté la Colombe du Saint Esprit descendant du ciel et de l'autre l’Agneau divin portant une croix surmontée d’une oriflamme.

Les médaillons et les extrémités sont entourés de pierres précieuses et de perles. Les pierres précieuses sont des corindons de Ceylan : 17 rubis et 19 saphirs (1 rubis a été remplacé par un grenat).Les perles proviennent d' huîtres des mers chaudes.

Le tout repose sur un pied de vermeil.
 

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